Chers amis rongeurs,
Comme je vous le disais dans le message précédent, je suis à la campagne pour quelques jours. Pour les besoins de mon nouveau livre sur une variété de fromage, un titre encore inédit et ratop-secret, j’ai dû partir subitement pour la vallée de Roquefort et j’ai trouvé refuge dans la ferme d’un ami éleveur.
Comme vous le devinerez certainement, être à la campagne est un véritable plaisir pour moi ! Entre un reportage et l’autre, je ne peux m’empêcher de m’arrêter sur les bords de route pour admirer ces paysages infinis de verdure et de tranquillité et prendre un grand bol d’air frais ! Quelques fois je m’accorde même un peu de répit et m’allonge dans une prairie au beau milieu des vaches et des brebis, en pensant aux succulents fromages que je pourrais croquer! Scouit ! Mes amis, qu’il est bon de respirer la nature, loin de la pollution et du bruit de la ville ! La vallée de Roquefort est une région vraiment paisible, où l’empressement et le téléphone sont bannis !
Je me réveille le matin avec le chant du coq et me couche avec les hululements de la chouette ! D’ailleurs le premier soir, j’en étais tellement pétrifié de peur que je n’arrivais pas à m’endormir ! Scouit !
Je découvre énormément de choses sur la vie campagnarde. Tous les jours mon ami éleveur m'enseigne les secrets de la fabrication de son succulent fromage de chèvre, je dédierai donc cet article à cette expérience fromagère insolite. Je suis certain que tout comme moi vous vous en léchez déjà le museau !
Ce matin, je me suis levé aux aurores pour aider mon ami dans son travail. En cette saison, les brebis sont rentrées des hauts pâturages, nous nous sommes donc rendus directement dans la bergerie pour commencer la traite des brebis. Je me suis particulièrement amusé durant cette première étape ! Les brebis ne voulaient pas se laisser attraper et il a fallu user de mille astuces pour déjouer leurs cabrioles et réussir à en saisir une. Après un quart d’heure je n’arrivais toujours pas à attraper la première, tandis que mon ami, lui, en avait déjà trait 5 !
Il y a deux traites par jour en moyenne, le matin et le soir, et une seule brebis peut donner jusqu’à 2,5 litres de lait par jour ! Tout le lait est stocké en attendant sa transformation et son affinage !
Après la traite nous leur avons donné du fourrage ainsi que divers genres de céréales qui les maintiennent en bonne santé. Malgré le mouvement autour de moi, j’étais encore tout endormi et je n’arrêtais pas de bâiller de sommeil. Tout à coup, une douleur très forte me fit sauter au plafond ! Scooouuuuit ! Par mille mimolettes ! Une brebis était en train de mordiller ma petite queue, la confondant avec le foin! Quelle douleur mes amis ! Il m’a fallu au moins 10 minutes pour reprendre mes esprits et après cela, j’étais vraiment bien réveillé !
Une fois les brebis nourries et leur litière changée, en prenant toutes les précautions pour ne pas me faire mordre la queue à nouveau, nous voilà passés à la fabrication du fromage ! Nous nous sommes donc déplacés dans le laboratoire de préparation pour chauffer d’abord le lait et le pasteuriser. Cette opération assez rapide permet en effet d’éliminer les mauvaises bactéries. Ensuite nous sommes passés à l’emprésurage qui consiste à mélanger de la présure dans le lait et qui permet d’obtenir le caillé. Le caillé s’est petit à petit solidifié, il a fallu alors l’égoutter pour ensuite le placer dans un moule. Il est très important de séparer le petit lait du caillé pour obtenir un bon fromage ! Nous en sommes alors venus à la technique du moulage, qui sert à donner au fromage sa belle forme finale, et enfin, au salage, qui favorise la formation de la fameuse croûte !
Jusque là la préparation a été assez simple, mais ensuite est venu l’affinage ! Certains fromages sont consommés frais et n’ont donc pas besoin d’être affinés. D’autres, en revanche, ont besoin de poursuivre une maturation, qui va influer sur leur saveur. Nous avons disposé les fromages sur des plateaux d’affinage pour les laisser sécher. L’affinage peut durer beaucoup de temps en fonction du type de saveur que l’on souhaite obtenir. Plus le fromage reste en salle d’affinage, plus son goût est typé et intense. Scouit ! C’est justement ce que je préfère !
Alors que nous profitions d’avoir fini pour regarder les autres fromages préparés les jours précédents, mon ami me proposa de les retourner sur les plateaux. En effet, pour permettre à la croûte de se former il est nécessaire de les changer régulièrement de côté. Vous imaginez bien que je n’ai pas perdu une seule seconde pour aider mon ami à les retourner, et à m’en lécher les pattes au passage!
La fabrication du fromage étant terminée, il ne nous restait qu’à emmener le troupeau dans la prairie et profiter de l’air pur. En vitesse, nous nous sommes préparés un bon panier de pique-nique et dirigé vers le pâturage tout en galipettes et saute-mouton !
L’aventure fromagère d’aujourd’hui est finie et j’espère vous avoir appris beaucoup de choses sur le fromage de chèvre et sa fabrication!
Il existe beaucoup d’autres fromages fabriqués avec des laits différents et ce fromage est l’un de mes préférés ! Je ne me lasse jamais d’en manger ! Et vous, aimez-vous un fromage en particulier ? Tout comme moi, avez-vous déjà vécu une expérience à la ferme aussi fantasouristique ?
À bientôt mes petites lichettes d’emmental,
Votre ami Geronimo
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